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Quand la violence liée aux gangs menace l’avenir des enfants en Haïti

Les Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a, dans un communiqué, dressé un triste bilan des conséquences de la violence liée aux gangs sur l’avenir des enfants en Haïti. Environ 1 700 écoles sont contraintes de rester fermées ou sont inaccessibles. Quel avenir pour un demi-million d’enfants qui, à cause des affrontements entre groupes armés, n’ont plus accès à l’éducation ?

 

Communiqué de l’UNICEF

 

En Haïti, 500,000 enfants ont perdu l’accès à l’éducation en raison de la violence liée aux gangs. Près de 1,700 écoles sont actuellement fermées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, alors que des affrontements entre gangs rivaux ont éclaté depuis fin avril (2022).

 

En Haïti, l’avenir des enfants est menacé par les gangs. L’insécurité prive des milliers d’enfants de leur éducation. De nombreuses écoles de la capitale restent vides en raison de la violence des gangs – fermées ou inaccessibles.

 

« Les familles, les femmes et les enfants ont peur de sortir de chez eux, les enfants ont peur d’aller à l’école. Aucun enfant ne peut aller à l’école alors que des balles volent en l’air, c’est dangereux et cela ne doit pas l’être », a dit Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti.

 

Sur l’ensemble de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, 772 écoles sont fermées à Croix-des-Bouquets, 446 écoles à Tabarre, 274 à Cité Soleil, et 200 autres à Martissant, Fontamara, Centre-Ville et Bas-Delmas, selon le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP).

 

Les gangs ont gardé la main mise sur les écoles, où les directeurs ont dû payer les chefs de gangs pour assurer la sécurité de l’école. Les directeurs n’ayant pas les moyens de continuer à payer, ils ont été obligés de fermer les portes des écoles. En outre, de nombreuses écoles sont également occupées par des familles déplacées.

 

L’UNICEF a reçu des informations crédibles, selon lesquelles des enfants, qui risquent d’abandonner l’école, seraient recrutés par des gangs et payés à la semaine.

 

« Donner aux enfants des armes pour combattre et les utiliser comme soldats ou espions est une violation des droits de l’enfant et est condamnée par les lois nationales et internationales. Cela m’attriste que les enfants désireux d’apprendre et les enseignants désireux d’éduquer ne puissent pas le faire, parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité. Les enfants doivent pouvoir aller à l’école en toute sécurité, jouer librement et profiter de leur enfance, et avoir la possibilité de développer leur plein potentiel », a déclaré Maes.

 

Outre les conséquences sur l’éducation, des enfants sont également déplacés, blessés et tués, en raison de la propagation de la violence des gangs à Port-au-Prince.

 

En dix (10) jours, 10 enfants ont été tués, dont six (6) en une seule journée

 

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 9,000 personnes ont été déplacées de Croix-des-Bouquets, Tabarre et Cité Soleil en raison de l’insécurité. Au 3 mai (2022), 752 personnes, dont au moins 124 femmes et 200 enfants, ont trouvé refuge sur neuf sites autour de Clercine à Tabarre. Ils vivent dans des conditions précaires, sans hygiène et assainissement adéquats, sans accès aux services de base, sans eau potable et sans intimité pour les femmes et les enfants, avec un risque accru de violences basées sur le genre.

 

« Les femmes et les enfants de la capitale haïtienne craignent pour leur vie et celle de leurs enfants. Ils souffrent d’enlèvements, de maisons incendiées, de meurtres et de déplacements, car leur vie est constamment mise en danger par la violence persistante des gangs urbains. Déjà touchées par les effets néfastes du Covid-19, en plus des catastrophes naturelles du pays, les familles haïtiennes continuent de fuir pour sauver leur vie », a déclaré Maes.

 

Alors que la violence des gangs, depuis août 2020, a provoqué le déplacement de 19,000 personnes, dont 15,000 femmes et enfants, et a entravé le transport de fournitures et de personnes vers le Sud-Ouest d’Haïti, touché par un tremblement de terre massif en août dernier, la « crise » actuelle des gangs affecte déjà les routes vers le Nord, allongeant le délai de livraison aux personnes dans le besoin et augmentant considérablement les coûts des opérations humanitaires pour répondre à ceux dans le besoin.

 

Avec le soutien de l’UNICEF, le MENFP travaille au lancement d’une station FM pour diffuser exclusivement la « Radio éducative » à travers le pays. En attendant, les émissions seront diffusées sur la radio nationale haïtienne, pour combler les heures d’apprentissage que les enfants des zones marginalisées de Port-au-Prince ont perdu, en raison de l’insécurité.

 

L’UNICEF continue de répondre aux besoins croissants à Port-au-Prince et exhorte tous les acteurs concernés à s’abstenir de recourir à la violence, mettant en danger la vie des femmes et des enfants, et à cesser de recruter des enfants. L’UNICEF appelle toutes les parties prenantes à prendre des mesures, pour restaurer un environnement pacifique, afin de protéger les enfants haïtiens de la violence.

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