Dans un rapport publié le jeudi 21 avril 2022, l’Association interaméricaine de la presse (IAPA) a exhorté les gouvernements de douze pays du continent américain, dont les États-Unis, à cesser de restreindre les droits constitutionnels et les lois sur l’accès à l’information publique.
Dans une résolution approuvée à l’issue de la réunion semestrielle de cette organisation médiatique basée à Miami, il est également demandé aux gouvernements du continent de « s’abstenir d’entraver et de restreindre le travail de la presse » et de « démanteler la culture du secret ».
Dans les « considérants » de la résolution, il est indiqué que « les restrictions à l’accès à l’information sont l’une des principales limitations à la liberté d’expression et au droit du public à l’information ».
Selon l’IAPA, les pays où les journalistes et les médias subissent ces restrictions sont Aruba, la Bolivie, le Canada, le Costa Rica, Cuba, les États-Unis, le Guatemala, le Paraguay, le Pérou, Porto Rico, la République Dominicaine et le Venezuela.
La résolution expose la situation en la matière dans certains de ces pays et souligne en revanche l’abrogation au Honduras de la loi sur les secrets de 2014 qui violait le droit d’accès à l’information publique et le principe de transparence.
En ce qui concerne la Colombie, l’IAPA souligne que l’objection du président Iván Duque au projet de loi 473 visant à abroger l’extension des délais d’attention aux pétitions devant les autorités, établi pendant la pandémie, est considérée comme une violation de l’accès rapide à l’information publique. Aux États-Unis, l’accès aux archives publiques continue d’être une préoccupation aux niveaux étatique et fédéral, ajoute l’IAPA.
Au Paraguay, plusieurs institutions étatiques refusent de se conformer à la loi sur l’accès à l’information publique, et à Porto Rico, les tribunaux continuent d’être le meilleur outil pour faire respecter les lois sur la transparence et donner accès à l’information lorsque les pouvoirs exécutif et législatif imposent des obstacles.
La résolution fait également écho au fait qu’en République Dominicaine, les médias se sont plaints de la réticence des fonctionnaires ou des institutions publiques à divulguer des informations d’intérêt citoyen.
L’IAPA ajoute qu’au Venezuela, l’accès aux médias numériques, aux plateformes multimédias, au streaming et aux réseaux sociaux est bloqué, une action menée par des entreprises de télécommunications officielles et privées, dans le but de museler le journalisme indépendant.
En outre, il est fait référence à deux principes de la Déclaration de Chapultepec sur la liberté de la presse qui font référence à ce problème.
Le principe 3 établit que « les autorités doivent être légalement tenues de mettre à la disposition des citoyens, en temps opportun et de manière équitable, les informations générées par le secteur public », et le principe 5 stipule que « la création d’obstacles à la libre circulation de l’information et les limitations au libre exercice et à la mobilisation des journalistes s’opposent directement à la liberté de la presse ».
L’IAPA est une organisation à but non lucratif basée à Miami, Floride, États-Unis. Elle travaille dans la défense et la promotion de la liberté de la presse et de la parole dans les Amériques.